La Bretagne est une région qui a su préserver sa forte personnalité à travers les siècles, malgré de nombreuses tentatives de centralisation. L’historien Philippe Tourault la qualifie d’“irréductible”. Voici quelques éléments qui définissent cette identité bretonne :
- Résistance historique : Les Bretons sont fiers de leur histoire, même s’ils la méconnaissent parfois. Ils se considèrent comme une région de résistance. La duchesse Anne de Bretagne (1477-1514) incarne cette lutte. Malgré ses mariages avec les rois français Charles VIII et Louis XII, elle a su préserver l’autonomie de sa patrie. Le rattachement officiel de la Bretagne à la France n’a eu lieu qu’en 1532, soit près de dix-huit ans après sa mort. Aucune autre province n’a résisté aussi longtemps à une annexion du royaume.
- Géographie singulière : La Bretagne est une avancée de terre improbable sur la mer, avec ses 2700 kilomètres de côtes. Cette géographie a façonné l’identité bretonne, en faisant un pays d’esprits pionniers et de voyageurs. Elle est à la fois maritime et terrienne, romantique et mystérieuse.
- Religion catholique : La Bretagne a également trouvé son identité dans la religion catholique. La duchesse Anne de Bretagne s’est opposée à une politique anticléricale insupportable. La Bretagne dit souvent non lorsque la France dit oui. La religion catholique a profondément marqué la région et continue d’y être présente.
En somme, la Bretagne est un mélange unique d’histoire, de géographie et de valeurs qui ont forgé son caractère irréductible.
Pas de Bretagne sans spiritualité comme l’a magistralement rappelé Olier MORDREL dans son ouvrage « L’Essence de la Bretagne » :
« Le spiritualisme, tout le fond de la Bretagne. L’au-dessus du terre-à-terre, les élans du cœur, les flous de la rêverie. C’est dans cela et dans cela seulement que notre race a montré ses possibilités. D’ailleurs, la place qu’a tenu chez elle la religion le dit assez. Ses mœurs ? Une vie religieuse intense, originale, mêlée à toutes les choses de ce monde. Retirez ces pratiques religieuses, ces superstitions, cette familiarité avec le monde surnaturel, et il n’y a plus de Bretagne «