LE BREZHONEG VA-T-IL RENAITRE ?

Depuis des lustres, nos compatriotes investis dans l’enseignement et la promotion de notre langue nationale, sonnent régulièrement le tocsin pour dénoncer sa mise au tombeau prochaine. Sans grand écho, il faut le dire…  

De fait, notre Nation ne compterait plus que 207 000 brittophones, selon l’enquête sociolinguistique publiée en 2018 par l’institut TMO à la demande du Conseil régional de Bretagne. Nombre qui devrait s’abaisser tragiquement au regard de l’âge moyen des locuteurs (70%).  

Pourquoi cette chute n’est-elle pas enrayée alors que la défense de notre langue nationale rencontre encore un large écho au sein du peuple breton ?

Il n’est que temps de balayer devant notre porte et d’en finir avec le registre victimaire propre à notre époque.  Car le problème réside aussi en nous. Et non seulement dans le totalitarisme éradicateur d’un Etat républicain qui sait compter sur la servilité d’élites et d’élus bretons attachés à leurs prébendes.

Hélas, les associations de défense de la langue bretonne, à l’image des régionalistes qui forment majoritairement leurs rangs, s’obstinent à faire leur, le logiciel éducatif français qui nous berce d’illusions auxquelles il est difficile de se
soustraire.  

Ces associations oublient, souvent à dessein, qu‘elles vivent sur les acquis des seuls Nationalistes bretons qui, de 1919 à 1939, ont jeté les bases d’un renouveau national pour notre peuple. Renouveau national dont le brezhoneg est
la clé de voute du combat culturel. Roparz HEMON, à cet égard, avait parfaitement compris que « le français dans nos écoles, c’est l’esprit de la France au milieu de nous ». Ce que nos « sachants » de la langue bretonne refusent d’admettre. Parce qu’ils s’abreuvent à la même source universaliste qui broie les identités.   

Nos défenseurs de la langue bretonne, contrairement à leurs illustres devanciers – la génération BREIZ ATAO – s’interdisent ainsi de sortir du formatage scolaire de leur jeunesse. Ils plagient délibérément la religion franco-maçonnique. Et s’ils parlent breton, ils continuent de raisonner en français. 

D’où leur incapacité de tirer les conclusions qui s’imposent, à l’encontre d’un régime jacobin qui manifeste, depuis toujours, une hostilité foncière aux langues dites régionales. Aussi, ne condamneront-ils jamais clairement cette école
républicaine, pour ce qu’elle est : une machine à annihiler les particularismes culturels. Sa mission première.

En vérité, ce qui manque aux défenseurs du brezhoneg, c’est le courage d’assumer l’héritage de notre passé historique et politique, dans son intégralité. Ce qui fait défaut, c’est la cohérence dans le combat mené. La bonne logique serait de s’opposer ouvertement à toute doctrine mondialiste qui œuvre, dans le droit fil du jacobinisme français, en faveur d’UNE identité mondiale, d’UNE langue mondiale, d’UN gouvernement mondial. Or, ils s’y refusent !

Au-delà de leurs cris de VICTOIRE pour une ouverture de classe ou l’apposition d’un panneau bilingue sur la chaussée, rappelons-leur, que notre langue nationale ne sera sauvée qu’à une seule condition : être enseignée OBLIGATOIREMENT sur tout le territoire de Basse Bretagne et Haute Bretagne. Nullement par discipline optionnelle, car elle subirait alors le sort du grec et du latin.

Autre omission de taille dans leur défense linguistique : celle de nier le grave péril qui menace le brezhoneg sur le long terme : la COLONISATION DE PEUPLEMENT pilotée par Paris. Toujours, en vertu de préjugés doctrinaux vieillots issus du XVIIIe siècle. Or, à quoi bon défendre une langue si la communauté dont elle émane, disparait ? Le Grand Remplacement en cours ? Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

On juge l’arbre à ses fruits, dit-on couramment. Or, le bilan des quatre-vingts-dernières années ne saurait susciter la moindre ovation, malgré les articulets dans la presse régionale d’Etat. En dépit du Conseil régional de Bretagne, des Conseils départementaux, de l’Office de la langue bretonne et des professionnels de la politique ayant accédé à de hauts postes dans l’Etat hexagonal, la situation linguistique en Bretagne n’a marqué aucune avancée notable. Echec flagrant !

Tous ces porte-paroles, éminents ou obscurs, qui prétendent nous représenter et porter nos espoirs continuent malgré tout à nous leurrer. C’est aussi leur gagne-pain, rappelons-le ! Aussi, est-il temps d’ouvrir enfin les yeux. Tant que nous
dépendrons d’un système hexagonal qui a créé légalement les conditions de notre disparition, tant que le peuple breton ne sera pas doté d’un vrai pouvoir de décision, tant que les bases vitales de notre essence que sont l’européanité et la spiritualité n’auront pas été restaurées, il est vain d’espérer un quelconque revirement de notre situation linguistique.  

A l’évidence, l’Etat républicain joue sur le temps long, pour parvenir à ses fins. Tous les moyens sont bons : Avortement hier, immigration aujourd’hui, euthanasie demain.  

Or, la solution existe : c’est le rétablissement de l’ETAT NATIONAL BRETON, antithèse de l’Etat républicain français.

Sans Etat national, exit le brezhoneg ! 

Jakez GWILLOU
(3 juin 2024)   



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